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L'Argentine au féminin...

17 mars 2010

Et après ?

 

« ça restera comme une lumière
qui me tiendra chaud dans mes hivers,
........... »
(JJ Goldman, Confidentiel)

**************

 

Il m'est impossible d'apporter une quelconque conclusion à ce périple...
Il reste en mouvement, il fait et fera partie de ma vie...
Et puis, si l'envie de raconter est en veille pour ma part, je me laisse « le droit » de venir à nouveau poser quelques mots...

On ne revient pas tout à fait la même d'une telle aventure...

Plus qu'un voyage,  il fut passage...
A graver.

Comme un rituel, une étape de vie.

Quelques jours avant notre départ, j'avais écrit ces quelques mots :

« Après ? ...Il reste « tout »... nos minutes et nos heures en partage.... des espaces infinis,  la terre et le ciel, des découvertes, des rencontres peut-être, des sensations, des émotions certainement...

Butiner l'infiniment petit... S'enivrer de l'infiniment grand ?

Voir, écouter, sentir ? Toucher, parler, ressentir ? Goûter... ?

Vibrer frissonner ? Rire et pleurer ?

Je ne sais rien de ce tout les enfants...

« Je »  devient Nous... »

Aujourd'hui, en relisant ces lignes, je souris...

Aujourd'hui je peux reprendre chacun de ces mots, et les savourer un à un... l'unique différence est que maintenant, « je sais »...

C'était juste parfait...

Facile, et simple...

Et deux, c'est bien.

Même si nous n'avions guère de crainte à ce sujet, l'harmonie et l'équilibre furent au rendez-vous chaque jour, ce qui n'est pas « gagné d'avance» lorsqu'on part ainsi en étant 24h/24 ensemble, même en étant très bonnes amies...

Je repense notamment à nos « repas », que nous prenions lorsque notre estomac nous rappelait à l'ordre, sans consulter la montre que nous n'avions pas... Composés parfois d'un morceau de fromage et de pain tassé... ou de biscuits et d'un café... selon ce qu'il était facile de dénicher le moment venu.

Ils étaient simplement luxueux, par le regard que nous leur portions !

Je savoure encore aujourd'hui cette facilité étonnante avec laquelle nous nous sommes accordées sur ce sujet, comme sur d'autres, rien n'ayant été formulé ni prévu à l'avance...
(Qui aurait accepté de manger ainsi sans broncher, pendant une semaine et demie ?)

La semaine dernière, sans l'avoir envisagé, nous nous sommes retrouvées à nouveau à marcher côte à côte pendant plusieurs heures, fidèles à notre rythme de croisière (;-D ). De confidences en éclats de rire, nous en avons oublié l'heure du midi...

Un encas s'est offert rapidement à nous, frère jumeau de ces « repas » qui furent les nôtres tout au long de notre voyage ! : en l'espace d'un instant nous avions repris nos « habitudes », à savoir ce non-rythme qui emplissait nos journées et me donnait ce sentiment de grande liberté... !
Nous aurions pu continuer loin et longtemps si le froid et les impératifs du jour ne nous avaient pas rappelés à l'ordre !

Étonnant comme on peut repartir vite !

L'aventure n'est pas close,
Dorénavant, les biscuits pailletés à la framboise n'auront plus jamais le même goût,
Le paracétamol aura un jour ou l'autre une saveur lointaine et bon marché... (LOL)
Notre thé en solitaire nous fera des clins d'oeil,
Je ne verrai plus les lingettes comme destinées uniquement aux fesses des bébés... !

Et lorsque je regarde le ciel, je sais que je l'ai presque touché...

Et puis, il paraît qu'il y a une petite musique qui dit ...........

:-))))))))

*******************


 

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Difficile de rajouter quoique ce soit...

Pourtant,

Ce matin, en ouvrant F*cebook sur accueil, j'ai reçu une fois de plus et en pleine figure, l'expression de la fascination exercée par la gémellité.
Quel rapport avec notre aventure me direz-vous?

D'emblée, aucun!

Pourtant,

En lisant les statuts de ce foutu f*acebook et l'admiration posée en commentaire sous l'image de jolies petites jumelles, je n'ai pu m'empêcher d'avoir une pensée vers ceux qui rêvent de donner naissance en double, et vers ceux, dont je fais partie, qui le redoutent. Car toute ressemblance attire et rebute à la fois, agissant comme un retentissant écho à ce message paradoxal qu'on nous assène en discours quotidien : "tous pareils/tous uniques"

Quel rapport donc avec notre aventure?

Le suivant:

Je suis partie sereine en compagnie d'Anne-Sophie, sachant que nous avions un bon nombre de points communs.
Je suis partie tranquille, en sachant que nous étions l'une et l'autre bien ancrées dans nos vies respectives, absolument uniques, très différentes, absolument non-superposables.

Un ami m'avait dit, un jour, qu'il existait un état fort agréable, un état qui réalise l'équilibre des paradoxes et que le vivre est une grâce (je vous renvoie aux multiples significations et synonymes de ce mot en vous invitant à choisir ce qui vous convient)

J'ai bien l'impression, que pendant ces dix jours, sans l'avoir cherché, nous avons exploré cet état sous tous les angles, c'est à dire autant à travers notre relation de voyageuses qu'à travers notre relation de couple à chacune, nos hommes étant loin et présents à la fois. A défaut de tango, nous avons donc dansé à deux, à quatre et en ronde, c'est une faveur que nous nous sommes accordée, que nos hommes ont accepté et que nous avons finalement touché.

Anne-Sophie a déjà esquissé, plus haut, cette impalpable réalité dont il restera une photo de "rond en ciel"...

levitation

 

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16 mars 2010

Circulation et Sécurité (2)

Salta, jeudi 18 février...

Premier jour de location de voiture !

La veille, nous nous étions posé la question de la priorité...

99% des rues sont à sens unique... un stop à chaque croisement pour l'une des rues, où sont censées s'arrêter les voitures pour vérifier qu'aucun véhicule n'est engagé sur la route perpendiculaire à la leur...

Nous n'avions pas mis de temps à nous rendre compte que cette étape était COMPLÈTEMENT "zappée", et que c'était celui qui arrivait le plus vite, ou celui qui avait la plus grosse voiture, qui passait en premier, personne ne s'arrêtant !!

D'ailleurs, en tant que piétonnes, traverser une rue était souvent assez épique parce que évidemment, si les grosses voitures (voire mieux, les camions musclés !!) ont la priorité sur les petites voitures... très logiquement les voitures ont la priorité sur les piétons !
Il faut juste s'en apercevoir assez vite, ne pas flaner le nez en l'air au moment de traverser, pensant naïvement que puisque nous sommes engagées sur le passage piétons, les voitures nous laisseront passer, non non non !!!
Une fois qu'on a compris ça... on fait comme on peut et on veille l'une sur l'autre, à savoir : on retient souvent par le bras la copine qui se montre trop imprudente à notre goût... Ou bien on l'invite à accélerer en courant pour éviter "l'accrochage" avec une voiture au milieu de la chaussée !
:-D
Et ça marche !

Sauf que... ce jeudi 18 février, nous devions à notre tour conduire dans le centre de Salta, afin de sortir de la ville et emprunter la route de montagne...
Quel soulagement pour moi quand joelle s'est proposée de prendre le volant ! (enfin, je crois qu'elle s'est proposée... :-O )
Elle a parfaitement joué le rôle du "plus fort" dans les carrefours, ou sagement laissé passer les véhicules trop imposants et sûrs d'eux !

Quelques heures plus tard nous étions sur la Ruta Nacional 52... et je souhaite revenir aussi sur les conditions de circulation sur ce tronçon entre Purmamarca et Susques... appelé la "Cuesta del Lipán".

J'avais lu un peu de tout à son sujet, notamment que la route rétrécissait énormément par endroits, nous faisant passer au bord du ravin... et qu'il fallait être très prudents.

Cette route est une pure merveille, que ce soit dans la beauté des paysages, ou dans le confort de la conduite !

Toujours à double sens et d'une largeur constante (ni à l'aller, ni au retour nous n'avons vu ce soit-disant passage très étroit...), la route est également sécurisée par des garde-fous...

Certes il y a des virages, mais bon, rien de bien effrayant !

Et surtout, elle reste très peu fréquentée !

Nous avons parcouru des dizaines de kilomètres sans croiser personne !

Les seuls véhicules que nous avons vus furent quelques camions transportant des voitures neuves... puisque cette route est aussi la "route vers le Chili" !

La preuve en photo ! :

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15 mars 2010

Circulation et Sécurité (1)

Suite à un e-mail reçu hier, de la part de futurs voyageurs à la recherche d'informations pratiques, l'envie d'écrire une petite note au sujet de notre expérience s'est fait sentir...

La lecture de quelques discussions sur le forum de voyages pourraient effrayer plus d'un aventurier !
:-D

J'avais suivi quelques échanges, où je lisais que la ville de Buenos Aires était très insécuritaire, les vols et agressions y étant nombreux, que tong signifiait touriste donc agression quasi certaine (j'exagère à peine !)... que les argentins conduisaient comme des fous-furieux... que la route entre Purmamarca et Susques, appelée la Cuesta del Lipán comportait des zones très étroites avec des passages en bord de ravin, et que des voitures tombaient parfois au fond de ses ravins... une prudence extrême était donc recommandée...

J'avoue avoir été un peu surprise au niveau de la sécurité, ce n'était pas du tout le souvenir que j'avais de cette ville... Au contraire, je m'y étais toujours sentie en sécurité, non pas par une présence policière plus élevée qu'ailleurs, mais par ce côté "tranquille" qui caractérise les argentins, toujours prêts à rendre service...
A l'époque nous étions pourtant deux jeunes femmes de 22 ans, et n'hésitions pas à déambuler tard le soir, dans les rues de la ville, pour nous rendre dans le centre ou rejoindre notre appartement...
Jamais l'ombre d'une agression, jamais nous n'avions été témoins d'une scène de violence...
Nous étions très tranquilles, même dans le métro à une heure avancée...

Certes, cela fait quinze ans de cela, et je me disais que la vie avait peut-être beaucoup changé...

Février 2010....
Evidemment nous avions pris quelques précautions de base en rangeant ce que nous avions de plus précieux, à savoir passeport, permis de conduire, carte bancaire et argent, dans une pochette en tissu que nous placions sous nos vêtements, donc invisible de l'extérieur...
Buenos Aires est une très grande ville, et personne n'aurait l'idée de se promener dans une telle ville, où qu'elle se trouve, en exhibant tous ses billets et sa carte bancaire !!!
C'est juste une question de bon sens...
Dans notre sac en bandoulière, nous avions simplement notre bourse commune avec un peu de monnaie, de quoi prendre des notes, et notre petit APN... (seule chose "précieuse" surtout en fin de voyages où il contenait nos presque 500 photos !! Mais que nous devions garder à portée de main...).

Dimanche 14 février, nous sommes à Buenos Aires depuis quelques heures, nous avons déjà parcouru le quartier de San Telmo sans encombres, et nous voici à arpenter les rues du quartier de La Boca... quartier très populaire, dont seules 3 ruelles sont devenues TRÈS TRÈS touristiques...
Ce qui donne le tableau suivant : au quotidien, des touristes riches viennent admirer la beauté de ces 3 ruelles, y dépenser leur argent... à quelques mètres d'une pauvreté évidente...
Lorsqu'on s'aventure un peu plus loin que ces quelques ruelles colorées, on s'en rend compte très rapidement...

J'avais remarqué également lors de mes lectures que pour beaucoup de locaux : policiers = sécurité...

D'ailleurs, quelle ne fut pas notre surprise d'être interpellées par un habitant du quartier (ou de la ville), alors que nous étions sur un ponton en plein jour, à prendre quelques photos...
"Vous ne pouvez pas sortir votre appareil photo comme ça, c'est très dangereux, on peut vous le voler, rangez-le... CAR aujourd'hui c'est dimanche et il n'y a pas de policiers là-bas" (en désignant une rue lointaire !)

Je tentai de lui faire comprendre qu'il n'y avait personne derrière nous (si ce n'est sa propre personne !! d'ailleurs c'est peut-être de lui que nous devions nous méfier le plus !), que ce n'est pas parce qu'il n'y avait pas de policiers que c'était plus dangereux... Nous étions en plein jour, nous croisions des passants tranquilles très régulièrement...
Et puis, ce n'est pas une présence policière dans le quartier qui aurait empêché un vol d'appareil photo !

Nous avons continué à prendre quelques photos, après l'avoir remercié... Il nous regardait bizarrement, visiblement désolé que nous ne prenions pas sa mise en garde au sérieux !

Il ne nous est rien arrivé...

Par la suite, nous avons parcouru la ville de Buenos Aires à pieds... sans y voir aucune scène de violence...

Nous nous sommes d'ailleurs fait la remarque que les voitures roulaient relativement vite, avec un code de la route bien établi entre tous (!) mais nous n'avons pas entendu un coup de klaxon (allez, sur deux jours, ils se comptent sans problème sur les doigts d'une main !).

Donc OUI ils roulent vite en ville (je ne sais pas pourquoi ils se cassent la tête à poser des panneaux de limitation de vitesse d'ailleurs !), mais sans agressivité...

Le piéton, lui.... s'adapte !
LOL

9 mars 2010

"Au féminin"

Attention : billet purement a-nec-do-tique !!!

Nous avions intitulé ce blog : "l'Argentine au féminin"...

Deux femmes etc.... OK, OK.
Facile.

Après cette aventure, il s'avère que certains détails de notre périple donnent à ce titre tout son sens...

Avant de vous livrer cette petite anecdote, je précise que dès le premier jour de notre voyage, nous avions crée une "bourse commune", que nous nourrissions régulièrement de pesos prélevés dans notre réserve personnelle...
Idée judicieuse puisque cette "caisse commune" servit à toutes nos dépenses, exceptés les quelques souvenirs pour nos familles.

..........

Lundi 22 février après-midi, aéroport de Buenos Aires... deux femmes encore en tenues d'été, le teint légèrement halé, avaient décidé de passer rapidement contrôle et enregistrement afin de prendre le temps de boire un dernier café, et de finaliser un achat prévu en "duty-free".
Ne voyant aucun point de restauration à l'horizon des premiers mètres, elles en étaient presque déçues à l'idée de ne pas pouvoir dépenser leurs derniers pesos, devenus inutiles une fois dans l'avion.
A leur grand soulagement, elles trouvèrent très rapidement de quoi se délester de ces quelques dizaines de grammes...

Il leur restaient quelques pesos en commun, qu'elles comptèrent et recomptèrent, car il s'agissait d'être le plus précis possible pour optimiser la chose...
Dans leur porte-monnaie personnel, plus rien pour l'une... et quelques pesos pour l'autre, qu'elle mit généreusement au service de la caisse commune...

Après avoir re-re-compté la totalité de ce qui leur restaient, elles se plantèrent devant LE tableau des boissons et gourmandises.

Et elles avaient TOUT leur temps !

D'abord, elles voulaient un café, et puis une petite gourmandise sucrée.

L'une des deux, la plus grande, avait rapidement repéré ces petites tartelettes surmontées d'une mousse blanche...

Après moults calculs, il s'avéra que deux cafés et deux gourmandises, aussi petites soient-elles, ne passaient pas...

C'est peut-être 20 minutes plus tard, qu'elles réussirent à se décider pour un café ET une tartelette... le tout pour deux...

L'une rejoignit alors la file d'attente, pendant que l'autre s'empressa de réserver une petite table... d'où elle s'écria au bout de quelques instants : "et si on ajoute une "media luna" ???"
N'ayant plus le temps de recalculer, la première demanda à la caissière quel serait alors le nouveau total...

Et quelques instants plus tard, elles s'installaient devant leur dernier repas "argentin", qu'elles savourèrent comme il se doit...

Un café pour deux, une tartelette au citron meringuée pour deux, et un croissant pour deux...

:-D

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(Vous étiez prévenus : Pure anecdote... Maiiiis ce fut un moment important de cette dernière journe à Buenos Aires... même si dit comme ça.... ;-D )

8 mars 2010

Pensées vers le "noroeste"

J'apprends ce matin que de nombreux tremblements de terre ont lieu à Salta et dans tout ce fabuleux Nord-Ouest argentin depuis le 27 février dernier, plus ou moins violents...
De nombreux dégats dans certaines zones, des routes bloquées par les effondrements, des maisons détruites dans les quebradas...
:-(((

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6 mars 2010

Et à côté, le vide...

Monter !

Je me sentais suffisamment leste et légère pour grimper et passer un peu partout...

Mon point faible était le vertige, elle le savait.

(J'avais pourtant pratiqué un peu l'escalade il y a longtemps, sans que cela ne me pose problème, je m'en sortais même plutôt bien... l'escalade, c'est comme un jeu où l'on peut monter très haut sans s'en apercevoir : un pied posé, on réfléchit où poser l'autre... puis lorsque l'autre est ancré, on peut aller chercher où poser le premier, etc... nous sommes avec la paroi (mais ne me demandez pas de monter à une échelle, ou bien pire encore, d'en redescendre ! LOL ). Il doit y avoir une histoire de confiance en la personne qui nous assure, là-dedans...)

Donc...il m'était donc assez facile de grimper en empruntant ces sentiers (et plus je grimpais, plus je me sentais légère... et plus l'envie de grimper encore se faisait sentir !!) , d'autant plus que le sol étant accidenté dans la plupart des montées, nous devions nous concentrer sur nos pieds... Et quand on regarde ses pieds, on ne voit pas le vide !

Une certaine excitation s'emparait de moi dès que nous envisagions de grimper...

En bas, la question du « il faudra redescendre » ne m'effleurait jamais l'esprit, c'est le coeur et le corps légers que je montais...

Au sommet de notre deuxième cerro, celui de Susques, je me suis vraiment demandée comment j'allais bien pouvoir redescendre...

Nous étions là-haut, et après avoir « senti » l'immensité du paysage et le silence, mon regard s'est porté sur le sentier que nous avions emprunté...

Il nous fallait repasser par cet endroit ??
whou...

Il y avait cet unique sentier, plutôt étroit... et à côté, le vide !

Pour cette descente et les suivantes, j'ai commencé par poser mes pieds dans les pas de Joelle... Ma tong remplaçait la sienne, ça « roulait » ! Une fois les premiers mètres de descente amorcés, il m'était plus facile de poser mes tongs là où bon me semblait...

J'étais donc derrière lorsque la largeur des sentiers ne nous permettait pas de marcher côte à côte...

Combien de fois lui ai-je « supplié » : « attention où tu poses tes pieds ! Recule ! », notamment sur les sommets où nous nous posions pour admirer le paysage, souffler un peu, prendre une photo à l'aide du retardateur, photo sur laquelle nous devions entrer toutes les deux, donc nous trouver logiquement plus proche du vide, du fait que nous soyons deux côte à côte... !

C'est lors de notre dernière grimpette, à Tilcara, que nous avons compris que le fait d'être derrière accentuait considérablement cette « trouille » du vide, cette trouille que l'autre pose son pied trop près du bord...

Parce que lors de cette dernière grimpette, je suis passée devant... et j'ai entendu pour la première fois il me semble, Joelle me répéter « regarde où tu poses les pieds, tiens la corde Anne-Sophie... et la corde intérieure !! »

Voilà donc qu'elle me voyait proche du vide, comme je l'avais vue pendant tous ces derniers jours... !

Alors que pour moi, tout allait parfaitement bien, aucune peur, aucun doute, je savais où je posais mes pieds !

Je me souviens de notre montée à Humahuaca où j'ai cru devenir folle en la voyant devant moi entre le vide et cette petite maisonnette batie dans la roche, lieu de pélerinage... Je me demande même si je ne l'ai pas « grondée » en lui exigeant d'être plus prudente !!! LOL
« Viens voir  !! » m'avait-elle dit !
« Arrête de parler, et concentre toi ! » lui avais-je répondu !

J'étais allée voir... à peine quelques secondes... le fait de rester sur place sans marcher accentue énormément la proximité du vide !

Et pourtant il ne s'agissait pas d'imprudence puisque quelques minutes auparavant, sur cette montée à Humahuaca, je rebroussais chemin seule vers le haut afin de prendre une photo, sans aucune crainte...).

...Je suis heureuse qu'elle soit passée derrière moi !

;-)

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(Humahuaca)

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(Tilcara)


3 mars 2010

Susques, reportage à l'école !

Vendredi, fin de matinée...

Après être montées là haut sur le cerro (puis descendues !), nous déambulons dans les quelques rues de Susques...

La porte ouverte de l'école est, probablement comme à l'accoutumée, grande ouverte...

La tentation de passer la tête à l'intérieur, voire un peu plus est très tentante...

Sous le porche d'entrée, ce tableau noir... avec une information quotidienne du style "culture générale"... En ce 19 février, Nicolas Copernic est à l'honneur !

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Trois ou quatre pas plus loin, nous voici à l'ombre du porche, n'osant pas avancer plus loin vers la cour et la zone de classes...

(J'ai l'impression que nous avons, sans y réfléchir, procédé de la même façon que pour pénétrer dans l'hôpital de Buenos Aires... A savoir ne pas demander la permission pour entrer, se faire toutes petites, patienter jusqu'à faire partie du décor (ou presque !), et ensuite entrer en contact avec les maitres des lieux...
:-D )

Parfois, un élève sort de sa  classe, une timbale à la main, et traverse la cour en sautillant vers les sanitaires, dans le but d'y remplir son gobelet d'eau...
Puis, après avoir jeté un coup d'oeil vers nous, à peine étonné de notre présence, rejoint, le pas léger, ses camarades...

Une enseignante sort à son tour, j'en profite pour nous présenter, et lui demander si nous pouvons rester un peu...

Chaleureuse, elle nous répond que l'heure de la récréation approche, et que nous pourrons ainsi voir les enfants et quelques ensignants !

Nous patientons en faisant le tour de la cour, nous amusant de la présence de ce cactus... Jamais un arbre aussi dangereux ne serait autorisé à entrer dans une école française... LOL

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Les salles de cours étant ouvertes, il nous est facile d'entendre et de voir ce qu'il s'y passe... Cette classe est visiblement celle qui correspond à notre "CP", les débuts de l'apprentissage de la lecture !

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Passant la tête par une fenêtre, je demande à une institutrice si nous pouvons prendre une photo de l'intérieur de la classe...
Avec sa permission nous entrons dans cette salle, où les élèves clament qu'ils ont 8 ans (sauf un garçon, celui de devant, très fier de nous informer qu'il a 9 ans, lui... LOL)

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Puis vient l'heure de la récréation...

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Avec un grand succès pour la boutique du coin de la cour, où les enfants achètent sucreries et gâteaux diverses !!

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La cour des plus grands, avec la Cordillère en toile de fond... :

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Et nous terminons en discutant quelques instants avec ce groupe de petites filles, qui nous affirment qu'elles aiment beaucoup l'école ! (Je me demande en écrivant ces mots si leurs week-ends et vacances scolaires ne sont pas synonymes de travail à la maison, d'aide aux parents pour les travaux divers... et s'ils ont conscience, peut-être davantage que nos enfants, que l'école est pour eux un moyen d'accéder à la connaissance et donc l'espoir d'une vie meilleure ??? MAIS ce ne sont que des questionnements personnels... !)

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2 mars 2010

Arrivée épique à San Salvador de Jujuy

Samedi 20 février, vers 20h00...

Parties le matin de Susques, nous venions d'avaler les quelques 300 kms de routes de montagne qui nous séparaient de la chambre que nous avions réservée pour le soir....

La journée avait été chaude et ensoleillée... bien remplie, comme nous l'aimions...

Au midi, un détour vers le Nord pour une courte halte dans les ruelles du village touristique de Humahuaca et une petite rando de l'autre côté du pont... Puis nous étions reparties pour une seconde halte à Tilcara. Le village en effervescence en cette période de carnaval ne nous ayant guère séduites, nous étions montées directement au sommet du cerro de la cruz, à l'écart du chemin à suivre indiqué dans notre guide...

Ce fut notre dernière grimpette, nous l'avons savourée comme il se doit !

Après une "galleta" au fromage dégustée sur un rocher face au lit (sec) de la rivière, nous n'étions pas mécontentes de quitter ce village en fête...

Le vent commençait à se lever, le ciel à s'assombrir...

Nous étions attendues à San Salvador de Jujuy, capitale de la Province, il nous restait une petite centaine de kilomètres à parcourir.

A l'approche de la ville, il me semble que la nuit était déjà tombée...

J'avais trouvé un plan du centre ville dans le guide de Joelle, le jeu consistait alors à trouver l'auberge qui se trouvait à 3 kms du centre !!!

Le plus long fut de trouver dans une rue qui se trouvait sur le petit plan que j'avais sous les yeux !

J'avais bien conscience que la tâche était plutôt ardue pour ma voisine-pro-du-volant, mais la seule solution était de déambuler en regardant les noms des rues à chaque intersection, jusqu'à trouver une rue qui soit indiquée sur le papier !

La pluie commençait à tomber, j'y voyais de moins en moins clair....... Et Joelle aussi !

Je pense que ce petit jeu m'a beaucoup plus amusée qu'elle, je ne réalisais pas vraiment qu'elle conduisait dans une ville inconnue, à l'aveuglette, sous la pluie et dans la nuit... et que je me contentais de lui dire : "continue, on va bien finir par trouver une rue qui est indiquée sur le plan"...

Quel soulagement quand, enfin, je lançai un : "j'ai cette rue !!! mais il faut que tu continues sur deux intersections pour voir dans quel sens nous sommes" (vive les villes en quadrillage à l'américaine !!)

Il nous fallait passer la rivière, puis bifurquer vers l'Ouest, comme l'indiquait le guide...

Assez simple, mais la pluie battait de plus en plus fort...

L'auberge devait se trouver "3 kms plus loin, après le poste de police, sur la gauche après l'échangeur...."
Ouaich....
"Pas de panique, ça va le faire" !!!

Sauf que lorsque l'orage de la Cordillère se met à gronder fort, que la pluie devient un rideau devant la voiture, que la nuit nous apparait soudain très noire, que l'eau court dans les rues...il arrive un moment où avancer devient impossible...

D'autant plus que le plafonnier de la voiture ne fonctionne pas, je ne vois donc plus rien sur le plan !!!

Nous nous arrêtons sur une petite bretelle parrallèle à la route...
Le coup de klaxon d'un conducteur impatient nous oblige à poursuivre un peu plus loin, et heureusement car l'eau monte fort à cet endroit, non goudronné...

Et à quelques mètres de là...
Lumière.... !
Le Poste de Police !!!

Joelle stoppe la voiture le long du trottoir. Quelques policiers regardent l'orage et la pluie tambouriner, à l'abri sous le porche... C'est vrai qu'il fait chaud, c'est plutôt agréable....!

J'ouvre ma vitre.... je ne peux pas sortir... en 2 secondes je vais être trempée !
Un policier un peu plus téméraire que les autres s'avance légèrement (mais toujours sous le porche !).
Je lui indique le nom de notre auberge et l'adresse...
Je crie pour tenter de couvrir le bruit de l'orage et de la pluie, peine perdue, il ne m'entend pas !

La pluie commence à entrer par la fenêtre de la voiture, j'abandonne l'idée et referme la vitre...

Joelle avance de quelques mètres encore, s'éloigne du caniveau où l'eau coule très fort, et coupe le moteur...

Il ne nous reste plus à attendre que l'orage passe pour poursuivre notre route et tenter de trouver cette auberge. De toutes façons, en supposant que nous soyons déjà sur les lieux, nous ne pourrions pas pu descendre les valises du coffre, donc.... patience !

Une trentaine de minutes plus tard, Joelle reprend les rênes de la voiture...!

Un chemin sur la gauche nous inspire plus particulièrement... et enfin un panneau indiquant le nom de l'auberge : "Rincón del Valle" !

Nous y sommes presque !!

(Mais ce n'est pas terminé, ce ne serait pas drôle !! LOL)

Nous nous engageons dans ce chemin de pierres, la pluie tombe encore, mais beaucoup moins fort...
La nuit est toujours aussi noire cependant !

Nous arrivons au bout du chemin... Un gué nous bloque le passage ! L'eau y coule visiblement très fort...

Hésitant à le franchir en voiture, Joelle quitte alors majestueusement ses tongs, ouvre vaillamment sa portière pour aller tester de ses pieds la hauteur du gué et la force de l'eau...

"Je ne passe pas ici en voiture, c'est trop profond, il y a beaucoup de courant"

Bon....

Nous faisons alors demi-tour, il est fort probable que nous soyons passées devant l'auberge sans la voir...

Et en effet, quelques mètres plus loin, j'aperçois in-extrémis un écriteau, et c'est dans un cri de victoire que je m'exclame : "Rincón del Valle", c'est làààààààààà !!!!!!!

1 mars 2010

Empreintes

"La terre se nourrit d'empreintes, le ciel se nourrit d'ailes"
(Miguel Angel Asturias, écrivain guatémaltèque né d'un père espagnol et d'une mère indienne)

Lundi 15 février...

Nous venons de nous emplir et régaler d'un long moment passé à l'hôpital public de Buenos Aires, et d'une "tortilla rellena vegetariana" dans le quartier de Puerto Madero...
Depuis le matin, des kilomètres de marche à pieds !

Après un rapide coup d'oeil sur le plan de la ville, nous nous dirigeons à nouveau vers le microcentro.

Des travaux le long d'un immeuble nous obligent à descendre sur la chaussée sur quelques mètres... et à enjamber un passage de ciment fraichement posé... !

Joelle lance alors que parfois certains s'amusent à y laisser des empreintes !

L'idée de laisser une trace de notre passage sur le sol de Buenos Aires me séduit, et c'est après avoir parcouru quelques mètres que Joelle me répond : "Nous pouvons encore faire demi-tour hein !"...

Ni une, ni deux, chacune entrainée par l'autre, comme deux gamines, nous rebroussons chemin, quittons nos tongs après un rapide coup d'oeil aux alentours (faudrait pas que l'on nous voit et que nos empreintes soient recouvertes quand même !), sortons l'APN... et gravons furtivement nos pas dans le sol de Buenos Aires...

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Chacune un pied, ça fait deux pieds !
(et de quoi marcher droit ! )


1 mars 2010

Susques


Le site de Herge nous offre un survol historique de ce village extraordinaire.

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Il est environ 18h30, le 18 février 2010 et nous attendons de découvrir dans quelles conditions nous seront hébergées pour la nuit. C'est pour l'instant notre unique préoccupation. Nous avons suivi la première rue que nous avons croisé et comme par hasard, nous "tombons" devant l'hôpital local, flambant neuf. Nous entrons. Une soignante aux ongles soigneusement apprêtés selon la mode "french manucure" nous accueille et nous fait visiter TOUT, c'est à dire plus que ce que nous demandions. L'hôpital est vide ce jour là, il n'héberge aucun patient.

Il est temps d'aller voir notre lit. Nous retournons donc dans la rue où René (le mari de l'épicière) avait sollicité une chambre. L'obscurité n'est pas complice, nous ne sommes plus certaine de rien, le portail n'est qu'une bouche noire. Nous décidons de retourner à la source, c'est à dire vers la boutique de Norma l'épicière. La charmante femme nous indique la véritable entrée de l'auberge, il nous reste à faire connaissance avec Doña Luisa.

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La chambre à deux lits est minimaliste mais parfaitement propre. Pour "20 pesos la cama" (environ 4 euros), nous disposerons des "banos" communs; l'eau coulant au robinet, ils sont aussi utilisés pour faire la lessive des draps...

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La proposition étant infiniment plus confortable que celle consistant à passer une nuit dans la voiture, nous l'avons accepté avec enthousiasme. J'ai dans l'idée que la patronne a été surprise lorsque nous lui avons mentionné notre intention de revenir le soir suivant, pourtant les autres d ormeurs de ces lieux arrivaient en puissant quatre-quatre, débarquant en famille au beau milieu de la nuit, qui de Bolivie, qui d'Argentine... Nous étions donc logées dans une auberge digne de ce nom!

Il nous restait à remplir nos estomacs. Vaillamment nous sommes reparties en direction de la meilleure table du village. Les chambres étaient complètes, mais nous pensions innocemment que le couvert était ouvert. Et bien non! La salle à manger était vide mais il était impossible de manger... Comme il en était de même partout, nous sommes passées une troisième fois chez Norma pour acheter deux galettes de pain. Un excellent fromage de chèvre acquis dans la boutique voisine a complété le repas, que nous avons dégusté assises sur les marches de la douane. En rapport direct avec la voûte céleste, nous n'avons pas manqué de compter les étoiles.

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C'est le lendemain soir à la nuit tombante que nous avons saisi ce qui nous avait échappé dans le fonctionnement des restaurateurs du coin. Il faut dire qu'en passant chez Norma, dans l'après-midi, nous avions déjà eu quelques bribes de piste. En effet, nous avions entendu dire qu'elle préparerait des "empanadas" et c'est par gourmandise que nous étions repassées par sa boutique. Là, bien que l'ardoise mentionnant les petits chaussons soit bien présente, elle nous expliqua avec un beau sourire qu'elle n'avait eu ni le temps, ni l'envie et que les "empanadas" chauds verraient le jour un autre jour !


Mais il faut du temps pour "comprendre" ce qui nous échappe.


Moins affamées que la veille, puisque nous avions mangé à table aux alentours de midi, nous errions à la recherche de quelque chose de chaud pour notre dernier repas à Susques. Les bouis-bouis marqués "abierto" étaient fermés à clef. Que la traduction "open" soit affichée ou non, visiblement il n'était plus l'heure de se nourrir. Nous avons eu un grand espoir en lisant une ardoise bien fournie devant une porte agréablement grande ouverte. En entrant, nous nous trouvons devant un grand ado jouant à la console de jeu. Encore gourmande d'empanadas, Anne-Sophie demande s'il en reste. Le garçon répondit un "non" taciturne. Elle réitéra la demande en remplaçant empenadas par pizza, la réponse tomba, aussi précise. Alors, Anne-sophie lança "il y a quelque chose à manger?" et un nouveau "no" s'affirma.
Nous sommes sorties en riant!
En fait, à Susques les touristes ne sont pas encore une source de revenus. Quand la journée est finie, quand les routiers ont vidé les assiettes préparées pour leur passage, quand vient l'heure de saisir la console de jeu, l'heure de regarder la télévision ou l'heure de ne rien faire, peu importe les demandes des étrangers. J'ai l'impression que dans ce village, il n'était pas encore question de produire plus pour gagner plus. Gagner sa vie est simplement suffisant!

Mais je rêve peut-être...

L'épicerie était encore ouverte. Nous avons acheté du coca pour remplacer notre café du lendemain, quelques biscuits et un fromage de chèvre dans la boutique voisine...

Dans la nuit un violent orage a tambouriné sur le toit en tôle. Au petit matin nous prenions la route. Un long chemin de retour nous attendait, en plusieurs étapes, comme pour faire durer le plaisir...

Au fait qu'avons nous donc fait à Susques à part manger et dormir? Rien. Tout. Nous avons visité l'école, l'hôpital, l'église, ces lieux de vie des hommes. Nous avons marché sur les sentiers qui vont "nulle part", sur ces sentiers où marchent les hommes de là-bas. Nous avons respiré comme eux, sous le même ciel, nous étions des touristes et nous avons éveillé les curiosités par notre présence étrange... C'est tout simple.

Pour les images, voir les albums "Randos, sommets" et "Susques"

 

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