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L'Argentine au féminin...
2 mars 2010

Arrivée épique à San Salvador de Jujuy

Samedi 20 février, vers 20h00...

Parties le matin de Susques, nous venions d'avaler les quelques 300 kms de routes de montagne qui nous séparaient de la chambre que nous avions réservée pour le soir....

La journée avait été chaude et ensoleillée... bien remplie, comme nous l'aimions...

Au midi, un détour vers le Nord pour une courte halte dans les ruelles du village touristique de Humahuaca et une petite rando de l'autre côté du pont... Puis nous étions reparties pour une seconde halte à Tilcara. Le village en effervescence en cette période de carnaval ne nous ayant guère séduites, nous étions montées directement au sommet du cerro de la cruz, à l'écart du chemin à suivre indiqué dans notre guide...

Ce fut notre dernière grimpette, nous l'avons savourée comme il se doit !

Après une "galleta" au fromage dégustée sur un rocher face au lit (sec) de la rivière, nous n'étions pas mécontentes de quitter ce village en fête...

Le vent commençait à se lever, le ciel à s'assombrir...

Nous étions attendues à San Salvador de Jujuy, capitale de la Province, il nous restait une petite centaine de kilomètres à parcourir.

A l'approche de la ville, il me semble que la nuit était déjà tombée...

J'avais trouvé un plan du centre ville dans le guide de Joelle, le jeu consistait alors à trouver l'auberge qui se trouvait à 3 kms du centre !!!

Le plus long fut de trouver dans une rue qui se trouvait sur le petit plan que j'avais sous les yeux !

J'avais bien conscience que la tâche était plutôt ardue pour ma voisine-pro-du-volant, mais la seule solution était de déambuler en regardant les noms des rues à chaque intersection, jusqu'à trouver une rue qui soit indiquée sur le papier !

La pluie commençait à tomber, j'y voyais de moins en moins clair....... Et Joelle aussi !

Je pense que ce petit jeu m'a beaucoup plus amusée qu'elle, je ne réalisais pas vraiment qu'elle conduisait dans une ville inconnue, à l'aveuglette, sous la pluie et dans la nuit... et que je me contentais de lui dire : "continue, on va bien finir par trouver une rue qui est indiquée sur le plan"...

Quel soulagement quand, enfin, je lançai un : "j'ai cette rue !!! mais il faut que tu continues sur deux intersections pour voir dans quel sens nous sommes" (vive les villes en quadrillage à l'américaine !!)

Il nous fallait passer la rivière, puis bifurquer vers l'Ouest, comme l'indiquait le guide...

Assez simple, mais la pluie battait de plus en plus fort...

L'auberge devait se trouver "3 kms plus loin, après le poste de police, sur la gauche après l'échangeur...."
Ouaich....
"Pas de panique, ça va le faire" !!!

Sauf que lorsque l'orage de la Cordillère se met à gronder fort, que la pluie devient un rideau devant la voiture, que la nuit nous apparait soudain très noire, que l'eau court dans les rues...il arrive un moment où avancer devient impossible...

D'autant plus que le plafonnier de la voiture ne fonctionne pas, je ne vois donc plus rien sur le plan !!!

Nous nous arrêtons sur une petite bretelle parrallèle à la route...
Le coup de klaxon d'un conducteur impatient nous oblige à poursuivre un peu plus loin, et heureusement car l'eau monte fort à cet endroit, non goudronné...

Et à quelques mètres de là...
Lumière.... !
Le Poste de Police !!!

Joelle stoppe la voiture le long du trottoir. Quelques policiers regardent l'orage et la pluie tambouriner, à l'abri sous le porche... C'est vrai qu'il fait chaud, c'est plutôt agréable....!

J'ouvre ma vitre.... je ne peux pas sortir... en 2 secondes je vais être trempée !
Un policier un peu plus téméraire que les autres s'avance légèrement (mais toujours sous le porche !).
Je lui indique le nom de notre auberge et l'adresse...
Je crie pour tenter de couvrir le bruit de l'orage et de la pluie, peine perdue, il ne m'entend pas !

La pluie commence à entrer par la fenêtre de la voiture, j'abandonne l'idée et referme la vitre...

Joelle avance de quelques mètres encore, s'éloigne du caniveau où l'eau coule très fort, et coupe le moteur...

Il ne nous reste plus à attendre que l'orage passe pour poursuivre notre route et tenter de trouver cette auberge. De toutes façons, en supposant que nous soyons déjà sur les lieux, nous ne pourrions pas pu descendre les valises du coffre, donc.... patience !

Une trentaine de minutes plus tard, Joelle reprend les rênes de la voiture...!

Un chemin sur la gauche nous inspire plus particulièrement... et enfin un panneau indiquant le nom de l'auberge : "Rincón del Valle" !

Nous y sommes presque !!

(Mais ce n'est pas terminé, ce ne serait pas drôle !! LOL)

Nous nous engageons dans ce chemin de pierres, la pluie tombe encore, mais beaucoup moins fort...
La nuit est toujours aussi noire cependant !

Nous arrivons au bout du chemin... Un gué nous bloque le passage ! L'eau y coule visiblement très fort...

Hésitant à le franchir en voiture, Joelle quitte alors majestueusement ses tongs, ouvre vaillamment sa portière pour aller tester de ses pieds la hauteur du gué et la force de l'eau...

"Je ne passe pas ici en voiture, c'est trop profond, il y a beaucoup de courant"

Bon....

Nous faisons alors demi-tour, il est fort probable que nous soyons passées devant l'auberge sans la voir...

Et en effet, quelques mètres plus loin, j'aperçois in-extrémis un écriteau, et c'est dans un cri de victoire que je m'exclame : "Rincón del Valle", c'est làààààààààà !!!!!!!

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Commentaires
G
vous me faites beaucoup rire.<br /> Dites, pour l'orientation du plan, vous n'aviez pas de boussole ou le plan n'était pas orienté ?
A
Et dans ce décor luxueux et verdoyant, internet qui ramait, ramait....<br /> Alors qu'à Susques, ça fonctionnait parfaitement !<br /> LOL
A
tu avais les pieds propres...<br /> LOL<br /> <br /> Quelle soirée.... !<br /> <br /> Je me souviens de cette photo que nous avons prise, toutes les deux sur ce canapé de luxe, à jouer les bourgeoises crasseuses devant leur tasse de thé....<br /> LooooL<br /> Surréaliste en effet !!
J
Sortir de la voiture pour sonder le gué m'a permis de voir une pancarte indiquant l'auberge. Bien que la flèche soit cachée par la végétation, il semblait bien que notre salut devait se trouver entre les deux pancartes, c'est à dire au milieu du chemin!<br /> Faire un demi tour dans un chemin de terre de la largeur d'une voiture fut assez laborieux, mais la récompense était entièrement contenue dans le cri que poussa Anne-Sophie en lisant "Rincon del Valle" sur la grille en fer forgé. L'averse redoublait et il fallait signaler notre présence, c'est donc Anne-Sophie qui s'y colla. Quelques instant après l'hôte des lieux nous ouvrait tout grand le portail. Il déchargea les valise qu'il porta lui-même en un seul voyage (trois valises, il faut le faire!) et nous l'avons suivi. J'étais resté pieds nus et la découverte des lieux, les plus luxueux de notre périple, a pris dans mon imagination une dimension surréaliste tant les extrêmes se rejoignaient soudain sur tout un tas de points.
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