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L'Argentine au féminin...
6 mars 2010

Et à côté, le vide...

Monter !

Je me sentais suffisamment leste et légère pour grimper et passer un peu partout...

Mon point faible était le vertige, elle le savait.

(J'avais pourtant pratiqué un peu l'escalade il y a longtemps, sans que cela ne me pose problème, je m'en sortais même plutôt bien... l'escalade, c'est comme un jeu où l'on peut monter très haut sans s'en apercevoir : un pied posé, on réfléchit où poser l'autre... puis lorsque l'autre est ancré, on peut aller chercher où poser le premier, etc... nous sommes avec la paroi (mais ne me demandez pas de monter à une échelle, ou bien pire encore, d'en redescendre ! LOL ). Il doit y avoir une histoire de confiance en la personne qui nous assure, là-dedans...)

Donc...il m'était donc assez facile de grimper en empruntant ces sentiers (et plus je grimpais, plus je me sentais légère... et plus l'envie de grimper encore se faisait sentir !!) , d'autant plus que le sol étant accidenté dans la plupart des montées, nous devions nous concentrer sur nos pieds... Et quand on regarde ses pieds, on ne voit pas le vide !

Une certaine excitation s'emparait de moi dès que nous envisagions de grimper...

En bas, la question du « il faudra redescendre » ne m'effleurait jamais l'esprit, c'est le coeur et le corps légers que je montais...

Au sommet de notre deuxième cerro, celui de Susques, je me suis vraiment demandée comment j'allais bien pouvoir redescendre...

Nous étions là-haut, et après avoir « senti » l'immensité du paysage et le silence, mon regard s'est porté sur le sentier que nous avions emprunté...

Il nous fallait repasser par cet endroit ??
whou...

Il y avait cet unique sentier, plutôt étroit... et à côté, le vide !

Pour cette descente et les suivantes, j'ai commencé par poser mes pieds dans les pas de Joelle... Ma tong remplaçait la sienne, ça « roulait » ! Une fois les premiers mètres de descente amorcés, il m'était plus facile de poser mes tongs là où bon me semblait...

J'étais donc derrière lorsque la largeur des sentiers ne nous permettait pas de marcher côte à côte...

Combien de fois lui ai-je « supplié » : « attention où tu poses tes pieds ! Recule ! », notamment sur les sommets où nous nous posions pour admirer le paysage, souffler un peu, prendre une photo à l'aide du retardateur, photo sur laquelle nous devions entrer toutes les deux, donc nous trouver logiquement plus proche du vide, du fait que nous soyons deux côte à côte... !

C'est lors de notre dernière grimpette, à Tilcara, que nous avons compris que le fait d'être derrière accentuait considérablement cette « trouille » du vide, cette trouille que l'autre pose son pied trop près du bord...

Parce que lors de cette dernière grimpette, je suis passée devant... et j'ai entendu pour la première fois il me semble, Joelle me répéter « regarde où tu poses les pieds, tiens la corde Anne-Sophie... et la corde intérieure !! »

Voilà donc qu'elle me voyait proche du vide, comme je l'avais vue pendant tous ces derniers jours... !

Alors que pour moi, tout allait parfaitement bien, aucune peur, aucun doute, je savais où je posais mes pieds !

Je me souviens de notre montée à Humahuaca où j'ai cru devenir folle en la voyant devant moi entre le vide et cette petite maisonnette batie dans la roche, lieu de pélerinage... Je me demande même si je ne l'ai pas « grondée » en lui exigeant d'être plus prudente !!! LOL
« Viens voir  !! » m'avait-elle dit !
« Arrête de parler, et concentre toi ! » lui avais-je répondu !

J'étais allée voir... à peine quelques secondes... le fait de rester sur place sans marcher accentue énormément la proximité du vide !

Et pourtant il ne s'agissait pas d'imprudence puisque quelques minutes auparavant, sur cette montée à Humahuaca, je rebroussais chemin seule vers le haut afin de prendre une photo, sans aucune crainte...).

...Je suis heureuse qu'elle soit passée derrière moi !

;-)

p1000506_1
(Humahuaca)

p1000519_1
(Tilcara)


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Commentaires
A
C'est vrai que c'était le hasard, l'inversement des positions n'ayant pas été prémédité... !<br /> Et c'est assez logique qu'il ait eu lieu en fin de séjour...<br /> ;-)<br /> Ce qui me tranquillise, c'est que je ne suis pas la seule à flipper pour celle de devant... LOL<br /> (c'est certainement la même chose qui nous fait dire aux enfants : "fais attention !")... mais rassure-toi, il y a de fortes chances pour que je "veille" autant la prochaine fois que tu seras devant moi...<br /> ;-D
J
Que le hasard ait pris cette décision lors de notre dernière expédition faisant ainsi d'une pierre deux coups : et d'une je ne suis pas morte de trouille trop longtemps et de deux, c'est vraiment chouette que tu sois dorénavant tranquille en marchant devant!<br /> ;-)
L'Argentine au féminin...
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