La puna

Au dessus de Susques, entre 4000 et 4200m d'altitude

Voilà que nous les apercevons, points minuscules tout d'abord, ils approchent rapidement.

Lui, précédé d'un chien noir, marche d'un pas sec et rapide. L'oeil vif sous le chapeau, la joue déformée par une chique de coca, il porte en bandoulière un joli tissu qui fait office de besace.
Elle, vingt mètres derrière, suivie d'un chien noir, avance tête baissée, le dos lourd d'un chargement caché sous une toile artisanale.

Quand l'homme arrive à notre hauteur, lançant le traditionnel "hola", Anne-Sophie lui demande s'il existe un village au bout du chemin. Laconique il répond : "non" et déjà, il est presque loin.
La femme nous croise à son tour.
Ils vont vers nulle part et ils ont quelque chose à y faire.

En commentant l'événement, nous descendons le chemin en direction de Susques.

..........................................

La végétation sur le plateau se fait rare... A plus de 4000 mètres d'altitude, nous sommes seules avec l'infini... vêtues de blanc, points minuscules dans l'immensité...

Le vent souffle, le paysage est austère...

Sur ce sommet, comme en bas au village, où nous ne sommes ni attendues, ni accueillies, la vie de chaque jour poursuit son cours, pour les hommes comme pour la flore, les conditions de vie sont rudes, il n'y a pas de place pour les bonnes manières... Ils n'ont pas besoin de nous, ils ne cherchent pas à nous "séduire"... Nous nous glissons, simples observatrices, notre pas s'est ralenti...

A l'écart de notre chemin, joelle les aperçoit, deux points blancs minuscules ont trouvé un point d'ancrage entre les pierres, nous nous approchons... Deux fleurs sur La Puna...la vie a germé à l'abri du vent...