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L'Argentine au féminin...
24 février 2010

Maternité

 

paternit_

 

Samedi 13 février 2010, deux filles, deux mères de famille « nombreuse » s'envolèrent de Nantes vers l'Argentine ; seules, c'est à dire entre femmes.

Ce jour là, "Le Monde" numéro 20235 affichait à la une : « Elis*beth B*dinter et la maternité obligatoire. Controverse. A peine sorti, son livre suscite de vives polémiques (...) »

Tout d'abord, je trouve qu'une polémique bien orchestrée DOIT apparaître dès la sortie d'un livre, elle est garante d'un grand succès des ventes! Tout un chacun n'ayant pas le bras assez long pour fomenter une polémique, je souris encore aujourd'hui en relisant cette manchette et je ne commenterai pas davantage le contenu de l'article en question.

Ensuite, la coïncidence me fait sourire. Notre voyage, arrivant à point, comme un passage rituel sur le chemin de nos vies féminines est LA réponse que nous n'aurons pas à formuler à ceux et celles qui ne nous interrogerons pas sur ce sujet!

;-)

Petites filles, femmes et mères tout à la fois, nous sommes parties.
Petites filles, femmes et mères à la fois nous sommes revenues.
Et par jeu, par curiosité, par ce hasard étonnant qui guida si parfaitement nos errances à travers l'immense ville comme à travers les hauts plateaux, nous avons poussé des portes non-touristiques.

Nous aurions pu avoir l'intention d'aller à la rencontre de l'exceptionnel, du non-conforme, de la marginalité, de ces raretés qui rassemblent les gens sur les forums jusqu'à donner l'impression à chaque participant que le monde entier aspire aux mêmes utopies.
Nous avons préféré suivre nos pas. Et nos pas ont eu du mal à coller au plan.

Dès notre deuxième matin dans Buenos Aires, déterminées à visiter le quartier chic et culturel, l'évocation de quelques souvenirs médicaux, au vu du personnel d'un hôpital déambulant en uniforme dans la rue, ne nous tendait encore aucun indice sur ce que nous allions aller voir.

P1000168

Le trottoir de béton était plutôt mal pavé. Derrières de hautes grilles, un bâtiment monumental attira notre regard. Visiblement l'édifice avait été prestigieux. Effectivement, il était délabré, et une forte impression d'abandon s'en dégageait. "C'était peut-être un hôpital ?" Ai-je avancé.

Quelques pas plus loin, une gravure au dessus d'un fronton confirmait cette hypothèse, on pouvait y lire : Instituto de Maternidad.

Nous avancions encore dans l'idée d'aller voir un jardin ornemental que nous n'avons, in fine, jamais visité.

En passant devant une porte vitrée, devant laquelle dormaient quelques indigents, nous étions en train de confirmer l'état d'abandon du vieil hospice, lorsque nos yeux captèrent une affiche neuve indiquant l'entrée des divers services de soin. C'est en premier pour découvrir le jardin intérieur de la bâtisse, que j'ai eu envie de rentrer. Ayant pris un bon nombre de gardes dans d'anciens bâtiments de l'assistance publique parisienne, j'avais en tête le souvenir de quelques carrés bucoliques, entretenus avec soin par des jardiniers amoureux des lieux. J'étais simplement curieuse.

Le jardin était assez classique, luxuriant grâce au climat. Comme une jeune femme nous avait précédé dans l'entrée, nos yeux se sont amusés à la suivre jusque derrière un palmier, son ventre rond appelait l'idée de maternité...

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Par quel mystère avons nous traversé l'ombre du porche puis le grand hall désert baigné dans une forte odeur de grésyl?
Pourquoi avons nous cherché dans les escaliers, poursuivi des indications contradictoires, marché dans un passage interdit aux étrangers?

Sans doute parce que nous ne nous sentions pas étrangères à ces lieux, passages de femmes.

Il restera, avec leur permission, cette image de quatre générations rassemblées sous notre objectif. La jeune mère a quinze ans, elle vient d'enfanter d'un fils. Tout ce que je pourrais raconter d'autre, beaucoup l'ont déjà entendu de ma bouche.

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...

Après la rencontre avec ces 3 femmes et le petit Esteban, nous avons passé quelques autres couloirs... quelques portes...

Etrangement, alors que nous avions quand même des têtes d'étrangères et de touristes, personne ne semblait vraiment inquiet de nous voir avancer entre ces murs... Nous avancions tranquillement, un peu comme si nous connaissions les lieux... je sentais une autre rencontre au bout de ce dédale...

Je ne me souviens plus combien de bureaux nous avons franchi, posant la question au sujet de la "sala de partos" ou d'une "partera"... Nous n'avions pas le droit d'être ici, mais nous avancions...

Et c'est au bout d'un couloir, qu'une jeune aide-soignante (?) nous a demandé ce que nous faisions là.... et qu'est apparue quelques secondes plus tard cette sage-femme avec laquelle nous avons discuté un long moment de nos métiers de sages-femmes...

Elle nous a appris entre autres que nous étions dans la première maternité d'Argentine...

Quelques photos plus loin... et nous étions à nouveau sous le soleil de la rue...

 


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Commentaires
M
j'aime beaucoup la non-coïncidence de ce vécu...et j'aime particulièrement l'idée "du passage rituel sur le chemin de vos vies féminines"...communion privilégiée entre femmes...et cycles de vie en mouvement...merci pour le partage !
A
:-))))<br /> <br /> "Petites filles, femmes et mères"... c'est exactement ça... je l'ai ressenti très souvent lors de nos ballades, de nos longues conversations, ou de nos fous-rires... me faisant la réflexion que j'étais partie avec l'épouse, mais aussi la maman, et la petite fille...<br /> <br /> Beaucoup de choses résonnent en moi dans ce message... et puis cette matinée...<br /> J'y reviendrai peut-être...<br /> Mais là, je savoure ce que tu as écrit...<br /> ;-)))
L'Argentine au féminin...
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